Le mercredi 19 février 2025, une rencontre importante a eu lieu à Nairobi, la capitale du Kenya. Le président kenyan William Ruto, qui est également le président en exercice de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), a eu l’honneur de recevoir une délégation de haut niveau, qui avait été envoyée par le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Cette réunion revêtait une signification particulière, car elle était axée sur l’escalade préoccupante de la situation sécuritaire qui persiste dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Les discussions ont touché de manière significative aux défis que posent les activités de la rébellion du M23, qui bénéficie du soutien du Rwanda.
La délégation congolaise, qui est constituée de plusieurs membres importants, notamment Sumbu Sita Mambu, qui occupe le poste de haut représentant de Félix Tshisekedi pour le suivi de la Feuille de route de Luanda ainsi que pour les Organisations Économiques Régionales, se compose également du député national Lambert Mende. À ses côtés, on trouve le ministre des Travaux publics, Alexis Gisaro, ainsi que le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku. Ces responsables rencontrent William Ruto, le président du Kenya, seulement dix jours après la tenue du sommet conjoint de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et de l’EAC (Communauté d’Afrique de l’Est), qui a eu lieu à Dar es Salaam.
Plusieurs résolutions qui ont émergé de ces assises demeurent, à ce jour, non exécutées et sans effet concret. À titre indicatif et pour rappeler les décisions prises, le Sommet a clairement statué sur la nécessité de mettre fin aux hostilités, et a également ordonné un cessez-le-feu immédiat et sans conditions. Ces mesures s’appliquent tant aux partis étatiques qu’aux groupes non étatiques concernés, qui sont tenus de respecter ces engagements.
Par ailleurs, le Sommet a insisté sur l’importance cruciale de la réouverture de l’aéroport de Goma. Cette réouverture est essentielle pour garantir la fluidité des échanges et des déplacements, en plus des voies d’approvisionnement terrestres et lacustres principales, qui jouent un rôle clé dans l’acheminement de l’aide humanitaire. En outre, ces actions doivent également comprendre le rapatriement des militaires décédés, ainsi que l’évacuation urgente des blessés, afin de répondre aux besoins humanitaires pressants et de favoriser un environnement propice à la paix et à la réconciliation.
D’autres décisions issues de cette rencontre portent sur l’élaboration d’un plan de sécurisation pour Goma et ses environs, une réunion des Chefs d’État-major des armées de l’EAC et de la SADC dans cinq jours pour évaluer la mise en œuvre des décisions prises, le renforcement de la coordination des Processus de Nairobi et de Luanda, ainsi que l’inclusion de facilitateurs d’autres régions d’Afrique pour soutenir l’harmonisation de ces deux processus.
En dépit des nombreuses interpellations et des appels à l’action émis par la communauté internationale ainsi que par les diverses organisations régionales, la rébellion du M23, qui reçoit un soutien actif du Rwanda, continue de progresse sans relâche dans la province du Sud-Kivu.
BENNY LUTALADIO