Procès Bukanga Lonzo : Nouvelle audience fixée au 23 avril.

Ce lundi 14 avril 2025, l’affaire Bukanga Lonzo a connu une nouvelle étape devant la Cour constitutionnelle. L’audience a débuté avec une brève instruction du dossier, au cours de laquelle les juges ont examiné les éléments présentés par les différentes parties impliquées. Cette audience s’inscrit dans un contexte juridique complexe, et l’attention du public et des médias reste fortement concentrée sur l’évolution de cette affaire, qui suscite de nombreuses interrogations.

Matata Ponyo, accompagné de son équipe d’avocats, a soulevé une question capitale concernant l’incompétence de la Cour constitutionnelle à juger l’ancien Premier ministre. Selon eux, les arguments juridiques et les précédents de la jurisprudence laissent entendre que cette juridiction ne dispose pas du pouvoir requis pour traiter l’affaire qui le concerne. De son côté, le ministère public a vigoureusement contesté cette position, affirmant que Matata Ponyo est, au contraire, bel et bien justiciable devant cette Cour. Le parquet soutient que les faits reprochés à l’ancien Premier ministre relèvent de la compétence de cette instance, soulignant ainsi l’importance de clarifier les compétences judiciaires dans le cadre de procédures de cette envergure.

Nonobstant les 44 violations massives de la Constitution identifiées dans cette affaire et le caractère incontestablement politique qu’a soulevé Matata Ponyo, la Cour constitutionnelle a pris la décision de poursuivre l’instruction du dossier sans interruption. Cette détermination de la Cour pourrait susciter des interrogations sur l’impartialité et l’équité du processus judiciaire, étant donné les enjeux élevés qui accompagnent cette affaire. En effet, la défense de Matata Ponyo a plaidé pour une attention particulière aux violations constitutionnelles alléguées, arguant que ces éléments devraient influer sur la prise de décision de la Cour. Toutefois, malgré ces préoccupations légitimes, la Cour a fixé la prochaine audience pour le mercredi 23 avril. Ce rendez-vous sera important, car il permettra aux parties de présenter leurs arguments et de clarifier les questions juridiques soulevées, tout en marquant une nouvelle étape dans une affaire qui pourrait avoir des répercussions significatives sur le paysage politique et judiciaire du pays.

Lors de cette audience, le prévenu Christo Gobler était présent dans la salle, prêt à défendre sa position face aux accusations portées contre lui. En revanche, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, dont l’absence a été remarquée, n’était pas présent pour répondre aux questions ou apporter son éclairage sur les faits qui lui sont reprochés.

Il sied de rappeler que Matata Ponyo et ses coaccusés sont poursuivis pour le détournement de 204 millions de dollars destinés à la construction du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, lancé en 2014 pour produire des denrées alimentaires, réduire la dépendance aux importations et stimuler l’économie rurale. Le projet a échoué, et en 2017, l’affaire a éclaté, entraînant des accusations de détournement de fonds. En 2021, la justice congolaise a ouvert un procès contre Matata Ponyo et d’autres responsables. Plusieurs rebondissements ont ralenti le processus judiciaire, notamment lorsque la Cour constitutionnelle s’est d’abord déclarée incompétente avant de revenir sur sa décision avec l’arrivée de Dieudonné Kamuleta à sa tête.

BENNY LUTALADIO

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