Accord RDC-Rwanda : Washington officialise le « désengagement » de l’armée rwandaise du sol congolais

L’accord signé ce 27 juin à Washington entre Kinshasa et Kigali marque un tournant : le « désengagement » rwandais de RDC va bien au-delà d’un retrait classique. Ce concept militaire, déjà appliqué par la MONUSCO, implique une démilitarisation complète des zones concernées. Décryptage d’une nuance sémantique lourde de sens.

Un pas décisif vers l’apaisement a été franchi ce vendredi avec la signature, à Washington, d’un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Sous l’égide de leurs ministères des Affaires étrangères respectifs, les deux pays ont acté le « désengagement » des forces rwandaises du territoire congolais, mettant ainsi fin à des mois de tensions militaro-diplomatiques.

Un terme stratégique aux implications larges

Contrairement à un simple « retrait », le choix du mot « désengagement » n’est pas anodin. Dans le jargon militaire, cette notion englobe non seulement le départ des soldats, mais aussi l’arrêt des hostilités, le retrait du matériel de guerre et le démantèlement de tout dispositif défensif.

« C’est exactement ce que la MONUSCO a fait à Bukavu : un désengagement complet, pas seulement un repli symbolique », explique une source diplomatique proche des négociations.

À l’inverse, l’« engagement » désigne l’entrée en guerre d’une armée. En optant pour le « désengagement », les parties soulignent donc une volonté de mettre fin à toute présence militaire rwandaise en RDC, au-delà d’un simple mouvement de troupes.

Un accord sous haute surveillance

Si les modalités et le calendrier précis du désengagement restent à préciser, cet accord marque une avancée majeure dans un conflit qui a ensanglanté l’Est de la RDC depuis des décennies. Les observateurs internationaux, dont les États-Unis qui ont facilité les pourparlers, espèrent que cette mesure contribuera à une désescalade durable.

Reste maintenant à voir comment cette décision sera appliquée sur le terrain. Les groupes armés locaux, dont certains sont accusés d’être soutenus par Kigali, réagiront-ils ? La MONUSCO et les forces congolaises seront-elles en mesure d’assurer la sécurité des zones évacuées ? Autant de questions qui détermineront si cet accord historique débouchera sur une paix réelle.

Une chose est sûre : après des années de conflit, la RDC et le Rwanda viennent d’écrire une nouvelle page de leur histoire commune.

MAP/RDC

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *