Arnaque à ciel ouvert : au CEV (ex-Maison Schengen), le rdv pour le visa se négocie au marché noir entre 500 et 1.000 USD

Au Centre européen de visa (CEV) de Kinshasa, obtenir un simple rendez-vous relève du parcours du combattant… ou d’un marché noir florissant. Entre 500 et 1.000 USD, des réseaux parallèles, souvent liés au CEV lui-même, monnaient l’accès à un droit fondamental : la liberté de circuler. Pendant que des Congolais désespérés patientent des mois, d’autres achètent leur place, sous le silence assourdissant de l’UE et des autorités congolaises. Une arnaque organisée, une complicité par l’inaction : comment l’Union européenne, qui se targue de promouvoir transparence et État de droit, peut-elle tolérer que son propre centre de visa soit transformé en mafia institutionnalisée ? Et jusqu’à quand le gouvernement congolais fermera-t-il les yeux sur cette humiliation infligée à ses citoyens ? Il est temps que Bruxelles et Kinshasa brisent l’omerta, nettoient ce système corrompu et rendent aux Congolais ce qui leur revient : la dignité et l’égalité des chances. Parce qu’un visa ne devrait jamais être un privilège de riches ou de bien connectés.

Ce qui se passe au Centre européen de visa (CEV) de Kinshasa est plus qu’un dysfonctionnement : c’est une honte, une arnaque organisée qui piétine la dignité des Congolais et ridiculise les principes mêmes de transparence et d’État de droit que l’Union européenne prétend défendre.

Un business cynique et humiliant

Comment expliquer qu’un simple rendez-vous pour un entretien de visa Schengen se monnaie désormais entre 500 et 1.000 USD sur le marché noir ? Comment tolérer que des réseaux parallèles, souvent liés aux services internes du CEV, profitent de la détresse des demandeurs, tandis que les autorités congolaises et européennes feignent de ne rien voir ?

La réponse est simple : parce que ce système arrange tout le monde… sauf le citoyen lambda. Les diplomates et hauts fonctionnaires voyagent avec des passeports de service, épargnés par ces tracasseries. Quant aux responsables européens, ils ferment les yeux sur ce trafic, alors même que le CEV est censé être un lieu où l’accès aux visas doit être équitable et régulé.

Une complicité par l’inaction

Le silence du CEV et de la délégation de l’UE à Kinshasa est assourdissant. Pendant que des Congolais désespérés attendent depuis des mois un simple rendez-vous – quand d’autres paient des fortunes pour sauter la file –, aucune enquête sérieuse n’est ouverte, aucun responsable n’est inquiété.

Pire : cette situation semble délibérément entretenue. La rareté artificielle des créneaux alimente un marché noir juteux, où des intermédiaires sans scrupule monnayent ce qui devrait être un droit fondamental : la liberté de circuler.

Si l’UE veut rester crédible dans son partenariat avec la RDC, elle ne peut pas tolérer que l’un de ses principaux centres de visa soit une mafia institutionnalisée. Bruxelles doit exiger des comptes, auditer le CEV, et mettre fin à ces pratiques qui discréditent l’ensemble du système Schengen.

Quant aux autorités congolaises, leur indifférence est coupable. Au lieu de défendre leurs concitoyens, elles laissent une poignée de profiteurs transformer une démarche administrative en racket organisé.

Assez de mépris !

Il est temps que cette situation cesse. Les Congolais ne méritent pas d’être traités comme des vaches à lait par des réseaux corrompus. L’UE et le gouvernement congolais doivent agir, immédiatement et avec fermeté, pour rétablir un minimum de justice dans cette procédure.

Laisser perdurer ce scandale, c’est accepter que le droit au voyage ne soit plus qu’un privilège réservé aux riches et aux bien connectés. Et cela, ni l’Europe, ni la RDC ne peuvent se le permettre.

 

BENNY LUTALADIO

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