Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a apporté des éclaircissements sur la portée de la déclaration de principes signée ce samedi 19 juillet entre le gouvernement congolais et l’AFC-M23 à Doha, au Qatar. À l’en croire, ce document n’est pas une simple formalité, mais « une boussole » qui balise la route vers un accord de paix global attendu avant le 17 août prochain.
Alors que le texte signé acte notamment un cessez-le-feu permanent, le retrait progressif des troupes rebelles et la préparation d’un dialogue inclusif, Patrick Muyaya rappelle que cette entente est l’aboutissement d’un long processus diplomatique. « Il ne faut pas oublier que les discussions qui ont commencé à Doha entre le représentant du gouvernement et ceux de l’AFC-M23 ont fait suite à la rencontre qu’il y a eu entre le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président du Rwanda et l’émir du Qatar le 18 mars », a-t-il rappelé.
Le ministre insiste sur la légitimité juridique et politique de la démarche. « Les points sur lesquels cet accord de principes se fonde, c’est d’abord pour nous le respect de la Constitution. Et le respect de la Constitution pour nous suppose le respect de l’intégrité territoriale, le respect des institutions », a-t-il martelé, ajoutant que la Charte de l’Union africaine, celle des Nations unies, ainsi que la résolution 2773 du Conseil de sécurité ont également servi de socles à cet engagement.
Face aux interrogations sur une éventuelle contradiction avec le droit international, Muyaya est éclairci : « Pas du tout. Ça veut dire que tout ce que nous faisons, nous le faisons dans le cadre justement de ces instruments bien définis avec évidemment des engagements clairs en faveur par exemple du retour de la paix et du respect des droits humains ».
Sur la nature du dialogue en perspective, le ministre clarifie : « Le dialogue dont on fait référence ici, c’est le dialogue sur lequel nous avions fait référence dans la déclaration du 25 avril. Il ne faut pas oublier qu’ici, on peut dire que nous avons trois voies. On a la voie de Washington en termes de bilatéral. On a la voie de Doha avec l’AFC-M23 et on a la voie interne avec les consultations lancées par le président de la République ».
Pour Patrick Muyaya, l’esprit même de la résolution 2773 repose sur la fin des solutions militaires : « La solution n’est pas militaire. Parce que les prix, il est trop lourd en termes de pertes humaines et toutes les conséquences que nous avons dans l’environnement ». Il précise que « toutes les questions restantes qui dépendront des points définis dans l’accord de principe doivent se régler dans le dialogue ».
Au sujet de la différence entre cet accord et celui signé à Washington le 27 juin entre Kinshasa et Kigali, Muyaya affirme que le gouvernement congolais dispose désormais d’« un document formel et des engagements que nous avons pris qui a défini les principes ». Il résume : « Une déclaration de principes est la voie qui mène à un dialogue. C’est un document qui comporte tous les points liés au conflit. Cet accord de principes est comme une boussole ».
Le ministre rappelle également que certains éléments de l’accord ne sont pas sujets à discussion, comme « le respect de la Constitution » et « le retrait vérifiable de l’AFC-M23 ».
BENNY LUTALADIO