Ce lundi 7 avril 2025, dans l’amphithéâtre Marcel Lihau, situé au siège de la Cour de cassation à Kinshasa, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a officiellement donné le coup d’envoi de l’Assemblée générale ordinaire du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM).
Cette assemblée revêt une importance particulière pour le système judiciaire de la République Démocratique du Congo, car elle constitue une plateforme essentielle pour aborder des questions cruciales liées à la justice, à l’éthique judiciaire et à l’amélioration des conditions de travail des magistrats. Dans son discours d’ouverture, le Président Tshisekedi a souligné la nécessité de renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire et d’améliorer la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires.
Ces assises représentent un tournant historique dans le paysage judiciaire congolais, car elles se tiennent pour la première fois depuis la création du Conseil Supérieur de la Magistrature en 2008. En conformité avec la législation en vigueur, ces premières assises ont lieu le premier lundi du mois d’avril, établissant ainsi une tradition qui pourrait façonner l’avenir du service judiciaire en République Démocratique du Congo. Ce moment inédit souligne l’engagement renouvelé des autorités envers le renforcement de l’institution judiciaire et la promotion d’une justice efficace et équitable pour tous les Congolais.
Rassemblant plus de 250 hauts magistrats venus des 26 provinces du pays, ainsi que les membres du bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature, cette assemblée se déroulera sur une période de dix jours et constitue une occasion unique de discuter en profondeur du fonctionnement du pouvoir judiciaire. Ces assises permettront d’évaluer les défis actuels auxquels le système judiciaire est confronté et de définir ensemble des orientations stratégiques pour l’avenir. Les délibérations programmées favoriseront un échange fructueux d’idées et d’expériences, renforçant ainsi la collaboration entre les différents acteurs de la justice en République Démocratique du Congo. Ce moment historique pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour la magistrature congolaise.
Dans son allocution d’ouverture, le Chef de l’État, en sa qualité de magistrat suprême, a affirmé que la justice constitue le fondement essentiel de notre État de droit. Il a insisté sur l’importance d’une justice indépendante et efficace, capable de protéger les droits humains et d’inspirer confiance à l’ensemble des citoyens.
Par ailleurs, il a plaidé en faveur d’une véritable renaissance de la magistrature, soulignant qu’il est impératif de redonner espoir à la population tout en renforçant le rôle de garant de la République. Cette transformation, a-t-il déclaré, est cruciale pour bâtir un système judiciaire qui serve véritablement l’intérêt général et assure la sécurité juridique de tous les Congolais.
Le Président de la Cour constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Magistrature, Dieudonné Kamuleta Badibanga, a souligné avec emphase que cette Assemblée générale représente une première historique dans l’histoire de l’institution. En effet, jamais auparavant le CSM n’avait eu l’opportunité de se réunir dans un cadre aussi solennel et significatif, permettant ainsi à ses membres de discuter des enjeux cruciaux qui touchent au fonctionnement et à l’efficacité du système judiciaire congolais.
M. Badibanga a également expliqué l’importance de ce moment unique, en mettant en avant les grandes attentes de la population vis-à-vis de la justice. Il a encouragé les participants à tirer pleinement parti de ces assises pour engager des réflexions approfondies et constructives sur les défis actuels, ainsi que sur les réformes nécessaires pour moderniser et renforcer l’institution. Au-delà de son caractère exceptionnel, cette Assemblée générale est l’occasion de poser les bases d’une collaboration renforcée entre les différents acteurs de la justice, avec l’objectif d’instaurer un climat de confiance et d’intégrité au sein du système judiciaire.
Il a mis en évidence plusieurs initiatives significatives réalisées au cours des trois dernières années, notamment :
-L’engagement de 5000 magistrats en deux vagues (2023 et 2025) pour renforcer l’effectif et la représentativité de la magistrature.
– L’accès accru des femmes à la magistrature et leur nomination à des fonctions élevées, une avancée significative pour l’égalité des genres dans la justice.
– L’amélioration des conditions sociales avec la mise en place d’un régime d’assurance pour les magistrats.
– Le traitement rigoureux de dossiers disciplinaires, garantissant l’intégrité et la probité au sein du pouvoir judiciaire.
Cette assemblée se distingue par un ordre du jour résolument ambitieux, articulé autour du thème “La renaissance d’une magistrature au service du peuple”. Les discussions qui s’annoncent seront d’une grande portée, abordant neuf points essentiels qui touchent non seulement la vie professionnelle des magistrats, mais également des aspects de leur quotidien personnel, soulignant ainsi l’importance de leur bien-être au sein de l’institution.
Les débats porteront sur des sujets variés et cruciaux, englobant tout le parcours professionnel des magistrats, depuis le processus de recrutement jusqu’aux conditions de départ à la retraite.
BENNY LUTALADIO