RDC : engagement pour un désarmement intransigeant des groupes armés dans le cadre de l’accord de paix

Lors d’un briefing presse tenu ce jeudi 3 juillet à la RTNC, la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, a tenu à clarifier un point essentiel du processus de paix en cours en République Démocratique du Congo : le désengagement des groupes armés nationaux.

Dans une déclaration dense et pédagogique, la cheffe de la diplomatie congolaise a mis en lumière la distinction fondamentale entre deux volets souvent confondus : le retrait des forces étrangères et le désarmement des groupes armés nationaux. « Il est très important de lever immédiatement une confusion que certains discours entretiennent de manière délibérée : le désengagement des groupes armés nationaux ne se situe pas dans le même chapitre que le retrait des forces étrangères », a-t-elle martelé.

Le chapitre 3 du processus de paix, a-t-elle expliqué, porte spécifiquement sur le désarmement, la démobilisation et le cantonnement des groupes armés opérant sur le territoire national. « Tous les groupes armés congolais doivent être désarmés, démobilisés et cantonnés sans délai. Le Plan de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion communautaire et Stabilisation (PDDRCS) constitue à cet égard le cadre opérationnel », a insisté la ministre.

Thérèse Kayikwamba a également souligné une rupture nette avec les pratiques du passé, notamment celles du brassage et du mixage qui avaient conduit à l’intégration non maîtrisée d’éléments armés au sein des Forces armées de la République. « Nous ne sommes plus dans une logique d’intégration automatique. Toute personne issue d’un groupe armé souhaitant rejoindre les forces républicaines devra répondre à des critères stricts : nationalité congolaise, absence d’implication dans des crimes graves, et conformité aux exigences légales en vigueur », a-t-elle détaillé.

Selon la ministre, cette approche individualisée vise à éviter les erreurs du passé et à garantir que seules des personnes aptes et non controversées puissent intégrer les institutions régaliennes. Elle a en outre mis en garde contre toute tentative de manipulation du processus par des groupes prétendant défendre des revendications communautaires pour échapper aux obligations de désarmement.

Ce discours intervient dans un contexte où plusieurs mouvements armés multiplient les déclarations ambiguës sur leur statut et leur avenir. Pour Thérèse Kayikwamba Wagner, il n’y a pas de place à l’ambiguïté : « Le processus est clair, rigoureux et fondé sur les leçons du passé. Il s’agit d’un engagement pour une paix durable, pas d’un recyclage de l’instabilité ».

BENNY LUTALADIO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *