RDC: Julien Paluku prône le commerce extérieur comme moteur de développement économique.

Au cours d’un briefing de presse co animé, ce mardi 27 Mai 2025, avec le ministre de la communication et médias, Patrick MUYAYA, Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a dévoilé,  la nouvelle stratégie ambitieuse que le gouvernement congolais entend mettre en œuvre pour transformer le commerce extérieur en véritable levier de croissance économique durable pour RDC.  À cette occasion, il a détaillé les axes principaux de cette démarche, visant à renforcer la compétitivité des produits congolais sur le marché international, à diversifier les partenaires commerciaux, ainsi qu’à valoriser les richesses et ressources du pays dans un cadre réglementaire et institutionnel modernisé.

D’emblée, le ministre Julien Paluku Kahongya a dressé un constat lucide et quelque peu amer concernant la situation économique de la RDC. Il a souligné que, malgré des performances impressionnantes en matière d’exportations de ressources minières, la réalité économique et sociale du pays n’évolue pas à la hauteur de ces succès. En 2024, la République démocratique du Congo a exporté un volume record de ressources minières, notamment environ 150.000 tonnes de cobalt et plus de 3 millions de tonnes de cuivre. Ces chiffres illustrent la richesse incontestable du sous-sol congolais, reconnu mondialement pour ses réserves de métaux stratégiques essentiels à de nombreuses industries, notamment l’électronique, l’automobile électrique et les énergies renouvelables.

« Aujourd’hui, la tonne de cobalt se négocie à 33.000 dollars. Multipliez par notre production, cela donne près de 60 milliards USD, et 29 milliards pour le cuivre. Mais cela ne se ressent pas dans le panier de la ménagère« , a-t-il souligné.

Face à ce paradoxe criant entre une richesse minière exceptionnelle et une faible redistribution de ses bénéfices, le Gouvernement congolais insiste sur la nécessité impérieuse de diversifier l’économie nationale. En particulier, le secteur de l’agriculture, qui demeure encore largement sous-exploité, est identifié comme un levier stratégique pour impulser cette diversification. Selon le ministre, le Congo possède un potentiel agricole colossal, avec environ 80 millions d’hectares de terres exploitables, encore largement inappropriément utilisées ou sous-utilisées.

« Nous devons migrer vers l’agriculture et identifier les secteurs porteurs pour alimenter le commerce extérieur », a-t-il martelé.

Julien Paluku Kahongya a présenté les cinq marchés clés pour les produits congolais : les États-Unis via l’AGOA, l’Union européenne, la Chine, l’Inde, et l’Afrique avec la ZLECAF. La ZLECAF offre un marché de 1,3 milliard de consommateurs, mais il faut réduire les barrières douanières pour en profiter pleinement. Ces marchés offrent de grandes opportunités, mais nécessitent aussi de mieux harmoniser les règles et de renforcer les capacités d’exportation.

Notons que le commerce extérieur congolais fait face à plusieurs défis : des impôts lourds qui freinent l’investissement, des infrastructures insuffisantes, et l’insécurité dans l’Est qui entrave la circulation des produits. La RDC tarde aussi à ratifier deux accords importants de l’OMC, limitant son intégration au commerce mondial.

Concernant l’accord avec les États-Unis, le ministre a précisé qu’il ne s’agit pas de « brader nos mines », mais d’un partenariat stratégique pour renforcer l’économie régionale, sous condition de paix. Il a aussi évoqué des investissements estimés à plusieurs milliards de dollars dans les mines, les routes et l’agriculture, pour construire les bases d’un développement durable.

BENNY LUTALADIO

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