Relations RDC-Belgique : Maxime Privot discute des enjeux en RDC avec des chefs religieux congolais.

Depuis plusieurs semaines, face à la crise persistante et à l’escalade de la violence dans l’Est de la RDC, les Églises congolaises, unies à travers la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), ont intensifié de manière significative leurs efforts pour initier et faciliter un dialogue inclusif, considéré comme essentiel à l’instauration d’une paix durable. Animées par une profonde préoccupation pour le bien-être des populations affectées et reconnaissant leur rôle de médiateur moral au sein de la société congolaise, ces institutions religieuses ont lancé une initiative ambitieuse baptisée « Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC et dans les Grands Lacs».

Ce mercredi 19 mars 2025, une délégation, œuvrant pour la résolution de la crise, s’est vu accorder une audience par le président français Emmanuel Macron. Le chef de l’État français, lors de cette rencontre, a manifesté son soutien appuyé à cette initiative.

L’élan diplomatique ne s’est pas arrêté là. Le lendemain, jeudi 20 mars, la délégation s’est rendue à Bruxelles où elle a été chaleureusement reçue par Maxime Prévot, Vice-Premier ministre belge et ministre des Affaires étrangères. Monsieur Prévot a salué avec enthousiasme cette « initiative de dialogue à saisir pour renforcer la cohésion et aborder les causes profondes du conflit dans l’Est de la RDC ». Il a insisté sur la nécessité d’une approche holistique, prenant en compte les aspects politiques, économiques et sociaux du conflit, et a réaffirmé l’engagement de la Belgique à soutenir activement les efforts de médiation visant à instaurer une paix durable dans la région. Il a également promis une aide humanitaire accrue pour les populations affectées par les violences.

Cette médiation ecclésiastique, se manifestant comme un acteur neutre et respecté, intervient dans un contexte géopolitique complexe. La Belgique, forte d’une implication historique profonde dans les affaires congolaises depuis la période coloniale, aspire à jouer un rôle constructif et influent dans la stabilisation de la région des Grands Lacs, tiraillée par des conflits persistants.

Cette rencontre organisée sous l’égide de l’Église, s’inscrit de plus dans une dynamique diplomatique plus vaste et active. Cette intensification des efforts diplomatiques est particulièrement perceptible suite à la rencontre significative entre le Président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, qui s’est tenue récemment à Doha.

La délégation ecclésiastique  Composée  de Monseigneur Fulgence Mutena, Monseigneur Donatien Nshole, le Révérend André Bokundoa Bo-Likabe, le Révérend Eric Nsenga et l’expert en médiation Didier Mumengi, elle s’emploie activement à élargir la portée de cette plateforme de concertation. Son objectif est d’inclure un éventail plus large de voix et de perspectives afin de garantir un processus inclusif et représentatif.

Dans un contexte où la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo demeure préoccupante et marquée par une forte volatilité, ce projet de dialogue, qui a récemment obtenu le soutien affirmé de la France et de la Belgique, apparaît comme une opportunité prometteuse.

BENNY LUTALADIO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *