Le projet hydroélectrique Sombwe, porté par l’entrepreneur congolais Éric Monga à travers Kipay Energy, est bien plus qu’une simple centrale de 166 MW. Il représente une lueur d’espoir dans un secteur énergétique congolais en crise permanente, et surtout, la démonstration éclatante que les solutions les plus pertinentes peuvent émerger localement lorsque l’environnement des affaires le permet.
Alors que la RDC peine à exploiter son immense potentiel hydroélectrique – avec moins de 3% de sa capacité installée exploitée – et que des millions de Congolais vivent encore dans l’obscurité, Éric Monga a osé croire en un projet ambitieux : produire une énergie propre et abondante dans le Haut-Katanga, cœur industriel du pays.
Ce qui rend Sombwe exemplaire, c’est son ADN 100% congolais. Contrairement aux mégaprojets souvent pilotés par des intérêts étrangers, celui-ci est né de la vision d’un fils du pays, convaincu que la solution à la crise énergétique devait aussi venir des capitaux et compétences locales. Un pari audacieux dans un environnement économique difficile, mais que les récentes avancées semblent en train de valider.
L’entrée en scène des investisseurs émiratis, facilitée par le Vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba, montre que la RDC commence à attirer les partenariats gagnant-gagnant. Les Émirats Arabes Unis, en misant sur Kipay Energy, n’ont pas seulement vu un projet rentable : ils ont identifié une opportunité stratégique dans un secteur clé de l’économie congolaise.
Cette collaboration est d’autant plus significative qu’elle valide un modèle alternatif de développement énergétique : des projets de taille moyenne, adaptés aux besoins locaux, portés par des entrepreneurs nationaux avec un soutien international ciblé. Une approche bien plus durable que les méga-barrages aux retombées souvent discutables.
Il faut reconnaître au gouvernement congolais – et particulièrement au Chef de l’État – d’avoir créé le cadre propice à cette initiative. La libéralisation du secteur énergétique, longtemps réclamée par les experts, commence à porter ses fruits. En soutenant Kipay Energy, les autorités ont envoyé un signal fort : les entrepreneurs congolais peuvent et doivent être aux avant-postes de la transformation économique du pays.
Le succès naissant de Kipay Energy doit maintenant servir d’exemple. La RDC regorge d’Éric Monga en puissance – des entrepreneurs prêts à relever les défis énergétiques, miniers ou agricoles du pays. Ce dont ils ont besoin ? Un accès facilité aux financements, une bureaucratie allégée, et surtout, la certitude que l’État croit en leur potentiel.
Si Sombwe devient un succès opérationnel – et tout indique qu’il le sera – il devra marquer le début d’une nouvelle ère : celle où les solutions congolaises aux problèmes congolais ne sont plus l’exception, mais la règle. Le développement du pays passera par ses entrepreneurs ou ne passera pas. Kipay Energy en offre la preuve éclatante.
La balle est maintenant dans le camp des pouvoirs publics : multiplier les Sombwe, c’est donner à la RDC les moyens réels de son indépendance énergétique et économique.
BENNY LUTALADIO