Graciés par le président de la République après avoir été condamnés à la peine de mort par la justice militaire congolaise, Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, ainsi que les deux ressortissants américains, Taylor Christa Thomson et Zalman Polun Benjamin, ont quitté Kinshasa, ce mardi 8 avril 2025, en direction des États-Unis. Cette décision de grâce présidentielle a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique congolaise et internationale, dans le contexte d’un débat continu sur la peine capitale et les droits de l’homme.
L’information concernant cette nouvelle, relayée par la porte-parole du président de la République, Tina Salama, ainsi que par l’ambassade des États-Unis en République Démocratique du Congo, a été officiellement confirmée à notre rédaction par les avocats des personnes concernées.
Les avocats, qui ont suivi de près les procédures judiciaires et les démarches administratives, se sont exprimés sur les implications de cette grâce présidentielle, mettant en avant les effets potentiels sur les relations bilatérales entre la RDC et les États-Unis.
Selon leurs dires, les deux États ont effectivement conclu un accord d’extradition, s’inscrivant dans le cadre de la coopération judiciaire qui les unit. Cette collaboration a pour but de faciliter le traitement des affaires judiciaires inter-États et garantir que les droits des individus soient respectés tout au long du processus.
Suite à la commutation de la peine de mort, initialement prononcée à l’encontre des citoyens américains en servitude pénale à perpétuité, intervenue grâce à l’ordonnance présidentielle du 28 mars dernier, il a été décidé que ces ressortissants purgent désormais leur peine sur le sol américain.
Rappelons que Marcel Malanga, Taylor Christa Thomson et Zalman Polun Benjamin, jusqu’à très récemment, étaient incarcérés à la prison militaire de Ndolo, où ils ont passé près d’une année dans des conditions difficiles. Leur détention a été marquée par une attention médiatique soutenue et des préoccupations croissantes concernant le respect de leurs droits en tant que prisonniers.
Les trois hommes faisaient partie d’un groupe plus large de 51 personnes qui ont été poursuivies en première instance devant le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe. Ces derniers avaient été accusés de graves infractions, notamment le terrorisme, la détention illégale d’armes et de munitions de guerre, la tentative d’assassinat, l’association de malfaiteurs, le meurtre et le financement du terrorisme.
Ces individus étaient accusés par le ministère public d’avoir tenté de renverser le gouvernement en République Démocratique du Congo lors d’une opération audacieuse survenue la nuit du 18 au 19 mai 2024, ciblant le Palais de la Nation, qui est le siège de la présidence de la République. Cette tentative de coup d’État aurait été orchestrée après une attaque contre la résidence de Vital Kamerhe, qui était à l’époque ministre de l’Économie nationale.
L’attaque contre la résidence de Kamerhe, a été décrite comme un prélude à des actions plus larges visant à déstabiliser le gouvernement en place.
Après trois mois d’instruction, le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a prononcé son verdict le 13 septembre 2024. Sur les 51 prévenus, 37 ont été condamnés à la peine de mort. Parmi ces derniers, figurent Marcel Malanga, Taylor Christa Thomson, Zalman Polun Benjamin et Jean-Jacques Wondo. De plus, 14 autres prévenus ont été acquittés.
BENNY LUTALADIO